Parfois, l’urine contient une énorme quantité de protéines. C’est ce qu’on désigne par le mot « protéinurie ». Focus sur les causes de la protéinurie, les symptômes et les moyens de traitement.
Protéinurie : Définition
La protéinurie physiologique ou pathologique désigne la présence d’une quantité anormale de protéines dans l’urine. Cette anomalie peut être liée à diverses pathologies et entraîne la modification de l’aspect de l’urine. D’un point de vue médical, elle se définit par une excrétion urinaire de protéines supérieure à 150 mg par jour. La protéinurie se manifeste, le plus souvent, par le changement de l’aspect des urines qui deviennent plus mousseuses. Parfois, la personne atteinte présente des gonflements oculaires au réveil, un œdème des jambes ou une douleur abdominale. Par ailleurs, il existe également plusieurs types de protéinurie :
- La protéinurie glomérulaire : Elle provient d’un dysfonctionnement au niveau de la barrière de filtration glomérulaire.
- La protéinurie tubulaire : Elle résulte d’une réabsorption diminuée de protéines au niveau du tubule proximal.
- La protéinurie fonctionnelle : Elle apparaît en cas de flux sanguin important comme lors de la pratique d’exercices physiques intense Elle est, normalement, temporaire puisqu’elle disparaît dès que le flux retrouve une vitesse normale.
- La protéinurie orthostatique: Il s’agit d’une forme de protéinurie bénigne qui se manifeste lorsque la personne est en position debout. Elle se présente généralement chez les enfants. Les causes de cette pathologie restent encore inconnues, mais elle disparaît vers l’âge de 20 ans.
Généralement, la protéinurie est détectée, comme pour la détection de sucre dans le sang, à la suite d’une visite médicale systématique, que ce soit scolaire, universitaire ou dans le cadre de la médecine du travail. Elle est découverte sans aucun signe associé s’il s’agit d’une protéinurie isolée. Lorsque la quantité de protéines est trop élevée, la protéinurie peut tout de même s’accompagner d’œdèmes du visage et d’une réduction du taux de protéines dans le sang. C’est pourquoi il est conseillé de procéder à un bilan médical en cas de suspicion. Surtout que la protéinurie s’accompagne le plus souvent d’infections urinaires ou de pathologies rénales. De plus, il existe des cas de protéinuries permanentes qui reviennent à chaque fois qu’un examen médical est réalisé.
Quel est le taux normal de protéines dans les urines ?
La protéinurie se mesure en grammes ou en milligrammes par litre et par jour. Pour la mesurer, une analyse de la quantité de protéines dans les urines est nécessaire.
Quel est le bon taux de protéinurie en g/l ?
Généralement, les urines contiennent peu de protéines puisque les reins les filtrent. Elle est estimée entre 100 à 150 mg par jour normalement. Ainsi, le taux de protéinurie normal se trouve entre 0,5 et 1 g/l en 24 heures chez l’adulte en bonne santé. Si une personne présente des résultats supérieurs ou trop élevés, elle doit consulter un médecin pour faire un bilan. Si le cas de protéinurie est confirmé, elle doit faire des examens supplémentaires pour détecter d’éventuelles pathologies. Pour éviter des problèmes de santé, surtout rénale, il est conseillé de consulter un médecin le plus tôt possible.
Quel est le taux en g/l normal de protéinurie pendant la grossesse ?
Comme indiqué auparavant, le taux normal de protéinurie est compris entre 100 à 150 mg par litre par jour chez un adulte. Toutefois, il est un peu plus élevé chez une femme enceinte. Il peut atteindre 200 mg/l par 24 heures au premier trimestre. Il peut évoluer jusqu’à la période d’accouchement. En général, ce taux est étroitement surveillé par les médecins ou la sage-femme. En effet, la protéinurie pendant la grossesse peut être dangereuse pour le fœtus et la future maman. De nombreux professionnels de la santé prescrivent un traitement lorsque le taux de protéines dans les urines atteint 0,3 g/l. Il faut savoir qu’une protéinurie trop élevée peut entraîner une toxémie gravidique chez la femme enceinte. Il s’agit d’une complication grave due au décollement du placenta. Elle se manifeste par la prise de poids soudaine, une hypertension artérielle, etc. En cas d’hypertension artérielle, la femme enceinte peut aussi avoir des œdèmes, des nausées et des maux de tête.
Les causes de la protéinurie
Il y a un cas de protéinurie si le taux de protéines dans les urines dépasse les 150 mg par litre par jour. Cette anomalie peut être causée par de nombreux facteurs :
- Tout d’abord, une modification temporaire du fonctionnement au niveau du rein peut être à l’origine d’une protéinurie. En effet, certains aspects de l’environnement extérieur peuvent favoriser l’augmentation de la concentration de la protéine dans l’urine. Parmi ces facteurs, on peut citer les températures extrêmes (exposition au froid ou à la chaleur), le stress, l’effort et la fièvre. Point important, cette forte concentration n’est pas forcément indicative d’une maladie rénale.
- Ensuite, certaines pathologies peuvent entraîner une protéinurie. Tel est le cas de la maladie glomérulaire qui est souvent la cause d’une protéinurie sévère. Un cancer, le lymphome, les infections, la glomérulonéphrite membraneuse idiopathique peuvent entre autres favoriser la concentration de la protéine dans les urines.
- En outre, un problème de réabsorption de protéines dans le tube contourné proximal peut avoir lieu à cause de certaines maladies. Souvent, on remarque une réabsorption diminuée qui peut causer une atteinte tubulaire et favoriser l’apparition d’une protéinurie. Ce cas-ci est associé à une forme légère de protéinurie plus précisément. Il est dû aux pathologies telles que la néphrosclérose hypertendue et la néphropathie diabétique.
- Enfin, la protéinurie peut être due à une situation de surproduction de protéines avec un faible poids moléculaire.
Traitement et analyse de la protéinurie des 24 h
Généralement, un cas de protéinurie est détecté au cours d’une visite médicale systématique, d’une exploration d’un syndrome œdémateux, d’une surveillance de grossesse ou d’un bilan médical. À la confirmation d’une protéinurie, d’autres examens peuvent être prévus par le médecin afin de déceler une éventuelle maladie rénale ou un cas de myélome multiple.
Protéinurie des 24 heures : analyse d’échantillon d’urine suite à un test bandelette
Le test des bandelettes est l’examen le plus connu pour détecter un cas de protéinurie. Le test se base sur l’analyse de la coloration de l’urine. Il doit être effectué sur des urines fraîchement émises et recueillies dans un récipient spécifique. Toute contamination doit être évitée afin d’éviter des faux positifs. En effet, cela peut arriver dans le cas d’urines alcalines ou si de sels d’ammonium se retrouvent accidentellement dans le récipient. Mais, en général, le résultat est fiable puisque les bandelettes peuvent détecter des protéinuries supérieures à 50 mg/l.
Après confirmation du résultat, un dosage de protéinurie des 24 heures doit être effectué. En effet, tous les cas de protéinurie confirmés doivent passer par cet examen pour affiner le diagnostic. Ce dernier permettant d’obtenir des valeurs plus précises concernant le taux de protéines contenu dans les urines, le taux d’excrétion créatinine et la nature des protéines découvertes. En gros, le dosage de protéinurie des 24 heures consiste à recueillir, dans un même récipient, toutes les urines d’une personne durant une journée excepté celles du matin. Ainsi, la patiente doit vider sa vessie le matin avant de commencer l’examen. La première miction du matin ne doit pas être prise en compte lors du test. Ensuite, les urines recueillies sont conservées dans un endroit frais pour être envoyées à un laboratoire la journée suivante. L’intérêt de cet examen est de confirmer la présence de protéinurie. Si le résultat est positif, le médecin peut décider de prescrire d’autres examens comme l’analyse sanguine des taux de sodium, de potassium, de protéines totales, etc. Selon le cas de la patiente, un examen cytobactériologique peut être également demandé. Un traitement peut être aussi prescrit par le médecin traitant selon les résultats de ces examens. Ce n’est pas obligatoire puisque la protéinurie n’est pas toujours associée à une pathologie grave. Dans certains cas, elle est même bénigne et due à une forte fièvre, un exercice physique intense, une situation de stress, etc. Dans tous les cas, il est toujours conseillé de consulter en cas de doute sur sa santé.
Comment traiter la protéinurie ?
En principe, la protéinurie en elle-même ne se soigne pas. En effet, c’est sa cause qui doit être traitée, c’est pourquoi le soin prescrit dépend de la maladie qui en est la cause. Ainsi, une protéinurie isolée ne nécessite pas de soin particulier.
En revanche, un traitement symptomatique ou spécifique est nécessaire si l’excès de protéines dans l’urine est associé à un syndrome néphrotique. Il s’agit d’une pathologie caractérisée par l’association d’une protéinurie abondante, d’un hypoprotidémie et d’une hypoalbuminémie provoquant un syndrome œdémateux. Le plus souvent, le médecin prescrit un régime sans sel strict, une restriction hydrique et parfois la prise de corticoïdes. La prise recommandée est de 2mg/kg/jour jusqu’à la baisse du taux de protéines dans les urines.
La protéinurie liée à une toxémie gravidique chez une femme enceinte nécessite un traitement d’urgence. La prise en charge comprend la prescription d’un repos en décubitus strict, d’un traitement anti-hypertenseur et d’une extraction en urgence de l’enfant. Cette dernière option est à programmer si la santé de la future maman ne s’améliore pas.
Pour le cas d’un patient présentant une hypertension ancienne due à une néphroangiosclérose, le traitement de la protéinurie est celui de l’hypertension artérielle.
Par ailleurs, prendre soin de ses reins permet d’éviter les problèmes de protéinurie et les maladies rénales. Pour ce faire, il est conseillé de :
- Boire beaucoup d’eau (1 litre par jour) ;
- Adopter une alimentation équilibrée et manger des légumes ;
- Réduire la consommation de sel ;
- Arrêter les cigarettes et la consommation de tabac ;
- Pratiquer des exercices physiques réguliers ;
- Éviter les régimes hyper-protéinés;
- Éviter les abus de laxatifs ou de diurétiques.
