Le potassium est un minéral qui joue un rôle important dans divers processus physiologiques du corps. Une modification du taux de potassium dans le plasma sanguin peut entraîner des problèmes de santé tels que de la fatigue, des arythmies cardiaques et des évanouissements, etc. Ces effets secondaires se produisent parce que le potassium est l’un des minéraux les plus importants du corps, étant présent dans les cellules et dans le sang. Un excès et un manque peuvent avoir des effets néfastes sur la santé et il est nécessaire de prendre des mesures adaptées pour y remédier.

Potassium et rôle biologique

Le potassium est un sel minéral impliqué dans divers processus physiologiques. En latin, le potassium est appelé « kalium », d’où son symbole chimique K. Pour cette raison, les maladies impliquant cet élément contiennent souvent « kal » dans le nom.

Avec le calcium et le sodium, le potassium remplit plusieurs fonctions importantes, notamment :

  • Il maintient le potentiel électrique membranaire des cellules nécessaire à la conduction de l’influx nerveux et à la contraction des muscles ;
  • À l’intérieur des cellules, il régule l’équilibre acido-basique (c’est-à-dire le pH) et la pression osmotique ;
  • Il favorise l’action des enzymes de conversion impliquées dans le métabolisme cellulaire ;
  • Il préserve le cœur en maintenant un rythme cardiaque normal ;
  • Il équilibre la pression artérielle, atténuant les effets du sodium.

Dans l’organisme, dans des conditions de repos, la majeure partie du potassium se trouve à l’intérieur des cellules (alors que le sodium et le calcium sont principalement extracellulaires).

La concentration intracellulaire de potassium est maintenue au moyen d’un système de transport actif (appelé pompe sodium-potassium) qui transporte le sodium à l’extérieur de la membrane, faisant entrer le potassium. Le potassium est introduit dans le corps par la nourriture, mais, pour maintenir ses niveaux dans la plage normale, le corps peut recourir aux réserves situées dans les cellules, en fonction des besoins des organes et des tissus. Dans tous les cas, le corps est incapable de produire lui-même du potassium. Pour cette raison, il est conseillé de réguler sa consommation avec un régime équilibré. Les reins interviennent dans le cas où il est nécessaire d’augmenter l’excrétion ou la réabsorption de ce minéral.

Hyperkaliémie : définition

L’hyperkaliémie est la concentration sérique de potassium supérieure à la valeur normale. Cette situation peut être causée par des réserves excessives de cet élément dans le corps (en raison d’une augmentation de l’apport alimentaire ou d’une élimination réduite dans le rein) ou par un mouvement anormal de celui-ci hors des cellules.

Quel est le bon taux de potassium dans le sang sans être dangereux ?

La concentration de potassium dans le sang est optimale si elle est comprise entre 3,5 et 5,0 mEq/l (milliéquivalent par litre). Cette valeur dépend de plusieurs facteurs, notamment les hormones, le pH sanguin, l’apport alimentaire et la fonction rénale. Elle est également influencée par le rythme circadien. Des valeurs supérieures à 5,0 mEq/l indiquent une hyperkaliémie. Voici comment interpréter les résultats :

  • Hyperkaliémie légère : valeurs comprises entre 5,0 et 5,9 mEq/l ;
  • Hyperkaliémie modérée : 6,0-6,4 mEq/l ;
  • Hyperkaliémie sévère : > 6,5 mEq/l.

Un taux de potassium qui atteint des valeurs de 10 mEq/l engage le capital vital.

Des valeurs inférieures à 3,5 mEq/l indiquent une hypokaliémie.

Selon l’OMS, les adultes doivent consommer au moins 3510 mg de potassium par jour pour maintenir cet équilibre.

Les causes d’un taux plasmatique en potassium élevé

Les causes de l’hyperkaliémie peuvent être exogènes, mais surtout endogènes. Dans tous les cas, l’altération de l’homéostasie potassique est potentiellement mortelle et nécessite une intervention médicale immédiate. Ce problème peut être lié à la fois à une augmentation du taux de potassium dans le corps du patient et à la libération excessive de potassium des cellules dans la circulation sanguine. Les fonctions rénales ont pour objectif d’éliminer l’excès de potassium par l’urine pour maintenir un bon équilibre de ce minéral dans le corps. En cas de dysfonctionnement des reins, ils ne seront pas en mesure d’éliminer des quantités adéquates de potassium. En conséquence, le potassium s’accumulera dans le sang.

Les principaux facteurs de l’hyperkaliémie :

  • Fonction rénale réduite (néphropathies, insuffisance aiguë et chronique, acidose tubulaire, etc.) ;
  • Augmentation de la consommation d’aliments riches en potassium, jeûne et carence relative en insuline ;
  • Obstruction urinaire ;
  • Hyperglycémie et diabète sucré décompensé ;
  • Acidocétose diabétique ;
  • La maladie d’Addison ;
  • Hypoaldostéronisme ;
  • Lupus érythémateux disséminé ;
  • Anémie falciforme ;
  • Empoisonnement digitalique ;
  • Les infections ;
  • Déshydratation ;
  • Effort physique intense ;
  • Anomalies des globules rouges, thrombocytose et leucocytose.

L’hyperkaliémie peut être consécutive à une augmentation du catabolisme tissulaire comme en cas de :

  • Hémorragie des tissus mous ou du tractus gastro-intestinal ;
  • Hémolyse intravasculaire aiguë ;
  • Mort cellulaire massive et nécrose tissulaire ;
  • Syndrome de lyse tumorale.

Un excès de potassium est fréquent en présence de :

  • Dommages mécaniques des cellules ;
  • Rupture des muscles (rhabdomyolyse) ;
  • Brûlures graves ;
  • Insuffisance surrénale ;
  • Traumatisme écrasant.

L’augmentation du potassium peut également survenir en raison de causes iatrogènes, telles qu’une transfusion sanguine massive, une chimiothérapie et la prise de suppléments ou de médicaments contenant des sels de potassium (par exemple la pénicilline G ou le phosphate de potassium).

Les autres médicaments qui provoquent fréquemment une hyperkaliémie sont :

  • Les diurétiques (tels que le triamtérène et la spironolactone) ;
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (par exemple l’ibuprofène et le diclofénac) ;
  • Les bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine (par exemple le losartan) ;
  • Ciclosporine et tacrolimus (médicaments utilisés pour prévenir le rejet de greffe) ;
  • les β-bloquants (tels que l’aténolol) ;
  • Inhibiteurs de l’ECA (ramipril, captopril, etc.) ;
  • Sartans (qui antagonisent les effets de l’aldostérone dans l’excrétion du potassium).

Diagnostic d’un excès de potassium dans le sang

Un diagnostic positif d’hyperkaliémie ne peut généralement être posé que sur la base d’un examen systématique. Le test de potassium est indiqué pour vérifier tout changement du taux de potassium présent dans le sang. Cette évaluation est nécessaire lorsque le médecin soupçonne un déséquilibre acido-basique ou hydro – salin, ou lorsque les principaux effets cliniques d’un excès de potassium sont retrouvés. Finalement, le médecin peut également demander un électrocardiogramme pour montrer d’autres changements possibles liés à la maladie, tels que :

  • Bradycardie, rythmes plus lents que les battements cardiaques normaux ;
  • Fibrillation ventriculaire ;
  • Taux élevé de potassium sérique.

Quels sont les symptômes et signes associés à l’hyperkaliémie

Les manifestations cliniques de l’hyperkaliémie sont généralement neuromusculaires et comprennent :

  • Asthénie progressive (fatigue) jusqu’à une paralysie périodique ;
  • Difficultés respiratoires ;
  • Paresthésie ;
  • Faiblesse et crampes musculaires ;
  • Sensation de jambes lourdes ;
  • Douleurs abdominales accompagnées de nausées, de vomissements et de diarrhée ;
  • Les dommages les plus importants se produisent dans le cœur, qui est soumis à des charges électriques élevées. Ce phénomène peut dégénérer en troubles du rythme cardiaque, tels que des arythmies, une fréquence cardiaque lente et/ou une fibrillation ventriculaire allant jusqu’à l’asystolie et l’arrêt cardiaque.

Traitement de l’hyperkaliémie (potassium trop haut) : Comment faire baisser le taux de potassium ?

L’objectif principal du traitement de l’hyperkaliémie est de protéger le corps des effets d’un excès de potassium dans le sang. Il existe deux approches possibles pour traiter la maladie : un traitement à long terme et un traitement intensif.

Traitement à long terme : comment éviter d’avoir trop de potassium dans le sang ?

Le but n’est pas seulement de gérer les symptômes liés à l’hyperkaliémie, mais aussi la cause elle-même, ainsi que les troubles associés. Pour cela, l’équipe médicale conseille aux patients de limiter la consommation des aliments sources de potassium, de réduire ou d’abolir les suppléments, et d’utiliser des médicaments pour réduire les taux de potassium dans l’organisme.

Traitement intensif

Un traitement intensif est fortement recommandé pour les cas d’urgence, lorsque les taux de potassium dans le sang sont encore plus élevés et que des symptômes intenses se présentent.

Dans ce cas, des médicaments sont administrés pour éliminer le potassium du tractus gastro-intestinal, ainsi que des diurétiques. En outre, le patient subira des examens et des techniques de traitement plus intensifs tels que l’hémodialyse.

Comment faire baisser la kaliémie ? Quel aliment manger quand on a trop de potassium ? Focus sur les aliments riches en potassium

L’excès de potassium peut être régulé en observant une alimentation correcte. Par exemple, en cas d’hyperkaliémie chronique, des régimes sur mesure peuvent être planifiés avec l’aide d’un bon médecin, et en fonction du potassium contenu dans les aliments.

Afin de réduire le taux de potassium, le régime alimentaire doit bannir un certain nombre d’aliments et boissons, notamment le café, le thé, le cacao, les fruits et légumes.

Plus précisément, pour réduire l’apport du minéral K, les aliments à éviter sont :

  • Les fruits secs, tels que les dattes, les prunes, les raisins secs ou les abricots également ;
  • Arachides ;
  • Olives ;
  • Amandes ;
  • Fruits, tels que banane, kiwi, avocat, cerises, pêches, abricots ;
  • La consommation de légumes tels que les betteraves, les tomates mûres, les artichauts, le chou, le fenouil, les endives, la laitue, la roquette et les épinards doit également être limitée.

Par ailleurs, il est important de manger moins de :

  • Légumineuses séchées, comme :
  • Les pois chiches
  • Les lentilles
  • Les pois et les haricots
  • Sauces comme le ketchup, la sauce soja
  • Le vin
  • La bière

Dites également non aux pommes de terre, à l’ail, à la levure de bière, au riz brun.

Il est important de ne pas combiner des aliments qui contiennent beaucoup de potassium : si vous vous préparez des haricots et des pâtes par exemple, ne prenez plus de plat contenant des féculents.

La sauce tomate ou les autres sauces en général doivent aussi être limitées. Particulièrement caloriques, elles sont source de nombreux nutriments, dont du potassium. Pour éviter tout problème, il est conseillé d’éliminer un maximum de calories en se dépensant suffisamment après un repas copieux.

Manque de potassium : quel danger risque-t-on en cas de carence en potassium ?

Généralement, une petite baisse de la quantité de potassium dans le sang ne présente aucun risque. À l’exception de cas particuliers, par exemple un jeûne prolongé, pertes excessives par les selles, l’urine et la sueur, une anorexie ou une alimentation insuffisante, l’organisme trouve généralement un apport suffisant de potassium dans l’alimentation. Cependant, lorsque cette baisse est très importante, elle peut mettre la vie de la personne en danger.

Les principaux symptômes de l’hypokaliémie comprennent :

  • Rythme cardiaque anormal (dysrythmies), en particulier chez les personnes atteintes de maladies cardiaques ;
  • Fatigue ;
  • Paralysie (qui peut inclure les poumons) ;
  • Faiblesse musculaire ou spasmes ;
  • Blessure musculaire (rhabdomyolyse.

Nutritionniste chargée de projet en nutrition, Lauren s'occupe de l'accompagnement nutritionnel chez Qilibri. Elle est diplômée d'une licence en diététique et nutrition humaine avec une spécialisation pour la prise en charge de sportif de haut niveau de l'Ecole de Diététique et Nutrition Humaine et Sportive. / Plus d'infos / Linkedin