L’huile de palme figure certainement parmi les matières grasses les plus consommées et les plus utilisées dans le monde. En effet, près de 80 % sont utilisées dans le domaine de l’alimentation, 19 % dans le secteur de l’oléochimie (conception des produits cosmétiques, de la peinture, etc.) et 1 % dans l’agrocarburant. Tour d’horizon sur cette huile végétale considérée comme néfaste pour la santé.

Tout sur l’huile de palme

L’huile de palme est la matière grasse la plus utilisée par les industriels pour maintenir la qualité de leurs produits. En effet, lorsqu’elle est posée à température ambiante, elle devient solide. De plus, l’huile de palme est accessible à bas prix, ce qui s’avère avantageux pour les fabricants.

Qu’est-ce que l’huile de palme ?

L’huile de palme est issue de l’extraction de la pulpe du fruit du palmier à huile, un arbre originaire d’Afrique tropicale. Actuellement, cette plante est cultivée en Indonésie, en Malaisie, en Bolivie, en Équateur, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Congo.

L’huile de palme est présente dans presque tous les produits utilisés au quotidien. En effet, elle entre dans la conception de nombreux gâteaux apéritifs, biscuits, céréales du petit-déjeuner, chips, glaces, margarines ou plats surgelés. Par ailleurs, cette huile végétale est également sollicitée dans la fabrication de produits d’hygiène et de beauté, de peintures, de lubrifiants, de laques ou autres.

L’huile de palme est-elle nocive pour la santé ?

L’huile de palme est plébiscitée dans le monde de l’agroalimentaire pour ses propriétés texturisantes, le rendu moelleux qu’elle confère, sa conservation optimale et sa résistance aux températures élevées.

Selon le professeur Patrick Tounian, spécialiste en nutrition pédiatrique de l’hôpital Armand Trousseau, l’huile de palme ne représente pas un danger pour l’Homme. Au contraire, elle serait indispensable à la croissance des enfants puisqu’elle contient de l’acide palmitique. Voilà pourquoi l’on retrouve de l’huile de palme dans le lait infantile.

En revanche, d’après les « anti-huile de palme », il s’agirait de la matière grasse la plus riche en acides gras saturés. Lorsque l’huile de palme est consommée de façon excessive, le taux de lipides dans l’organisme augmente, ce qui durcit les parois cellulaires et finit par obstruer les artères.

Quels sont les bienfaits de l’huile de palme ?

L’huile de palme renferme une grande quantité de graisses saturées, de vitamines et d’antioxydants. Ces propriétés et ces nutriments lui valent d’être particulièrement appréciée dans le domaine cosmétique. En effet, les différents éléments nutritifs que l’huile de palme apporte contribuent aux soins et à l’hydratation de la peau. Associée à l’huile de coco, ce produit est idéal pour traiter les peaux sèches, déshydratées ou gercées. Le taux élevé de carotène contenu dans l’huile de palme lui permet d’offrir le même degré de protection qu’un écran solaire du type SPF15. Cette huile végétale est également une véritable alliée pour les soins capillaires. Nourrissante, l’huile de palme ravive les pointes, démêle et hydrate les cheveux.

Côté alimentation et aspect nutritionnel, l’huile de palme contient des vitamines K et E ainsi que du carotène et des acides gras. Elle est conseillée aux personnes qui sont sujettes aux troubles digestifs et aux sportifs nécessitant une source d’énergie supplémentaire. Grâce aux tocotriénols présents dans l’huile de palme, elle contribue activement à la préservation du système cardiovasculaire des effets néfastes du stress. Le renforcement de la fonction immunitaire, la prévention de la dégénérescence neurologique et le ralentissement du développement de certains types de cancer figureraient parmi les bienfaits de l’huile de palme.

Quelle différence entre l’huile de palme et l’huile de palmiste ?

L’huile de palme et l’huile de palmiste sont des matières grasses issues du même type d’arbre qu’est le palmier à huile. Cependant, l’huile de palme résulte de l’extraction de la partie charnue du fruit du palmier. Elle a la consistance du beurre et sa couleur vire au bouton d’or. Sous l’action d’oxydants, l’huile de palme blanchit. L’huile de palmiste, quant à elle, provient de l’extraction de l’amande du fruit et arbore une couleur blanche.

Quel est le danger de l’huile de palme ?

Au centre des polémiques, l’huile de palme serait à l’origine de nombreuses maladies pour le consommateur.

Pourquoi l’huile de palme est mauvaise pour la santé ?

L’huile de palme contient environ 50 % d’acides gras saturés, c’est-à-dire des mauvaises graisses. Ces dernières sont réputées pour augmenter le taux de cholestérol et la teneur en graisse dans le sang. De ce fait, le risque de maladies cardiovasculaires est assez élevé.

Avant le raffinage, l’huile de palme brute contient entre 500 et 700 mg/kg d’alpha et de bêta-carotène possédant des vertus sur la santé, soit beaucoup plus que la carotte. Malencontreusement, après le raffinage, elle perd environ 80 % du carotène et le reste est éliminé à la cuisson. Il est bon de savoir que l’huile de palme utilisée pour la fabrication des aliments courants est de l’huile raffinée.

Certains produits industriels renferment des matières grasses hydrogénées, notamment de l’huile de palme, qui sont principalement des acides gras trans, c’est-à-dire une forme d’acides gras ayant subi une mutation génétique. En optant pour cette technique, la matière grasse est plus facile à travailler et s’avère plus stable. En revanche, ce procédé entraîne des conséquences assez dangereuses sur la santé.

En quoi l’huile de palme rouge est dangereuse ?

Lorsque l’huile de palme rouge est consommée en quantité normale, voire faible, elle ne représente aucun risque important pour la santé. En revanche, en excès, elle peut générer des maladies chroniques. En effet, elle favoriserait les dépôts de plaques d’athérome qui se composent essentiellement de cholestérol responsable des pathologies cardiovasculaires.

Est-ce que l’huile de palme est cancérigène ?

Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), l’huile de palme raffinée à température supérieure à 200°C afficherait plus de contaminants cancérigènes que les autres huiles végétales traitées de la même façon. Une étude publiée dans la revue Nature a démontré que l’acide palmitique favoriserait les métastases par le biais des antigènes CD36. Il est bon de savoir que ces dernières sont des protéines spécifiques présentes dans les cellules cancéreuses. Elles sont capables de supprimer les acides gras. L’European Food Safety Authority (EFSA) pointe également du doigt trois composants chimiques de l’huile de palme ainsi que les esters glycidiques d’acides gras générés par le raffinage et le chauffage à haute température, stimulant ainsi les agents cancérigènes.

L’huile de palme et le cholestérol

Comme énoncé précédemment, l’huile de palme ne présente des risques pour la santé que lorsqu’elle est consommée en quantité excessive. Le docteur Béatrice de Reynal, nutritionniste, affirme également que l’excès de graisses saturées entraîne l’augmentation du taux de cholestérol.

Les alternatives à l’huile de palme

L’huile de palme est utilisée par les industriels pour son moindre coût. Toutefois, elle est pointée du doigt non seulement pour ses effets néfastes sur la santé, mais également pour son impact sur l’environnement et l’écologie. Outre l’huile de palme, il existe d’autres huiles végétales exploitables qui ne requièrent aucune procédure d’hydrogénation pour devenir solide. Il s’agit entre autres de l’huile de coco, de cacao ou de karité.

Huile de palme hydrogénée ou non ?

L’hydrogénation est un procédé qui a pour but de transformer une huile liquide en huile solide. Le processus consiste à chauffer l’huile à une température avoisinant les 200°C, ce qui provoque la création des acides gras trans nocifs à la santé. Pour la cuisson d’aliments notamment pour les fritures, il est recommandé d’opter pour de l’huile de palme non hydrogénée puisqu’elle contient davantage de bons acides gras et s’avère assez neutre en termes de goût.

Huile de colza ou graisse de palme ?

La majorité des huiles sont composées à 99 % de lipides, mais possèdent différentes qualités nutritionnelles. L’huile de palme contient 50 % d’acides gras saturés, 42 % d’oméga-9, 8 % d’oméga-6 et des traces de vitamine K. Elle peut être alternée avec de l’huile de colza qui se compose de 7 % d’acides gras saturés, de 64 % d’oméga-9, de 15 à 17 % d’oméga-6, de 8 à 10 % d’oméga-3 et de la vitamine E. Cette huile est réputée pour ses propriétés à diminuer le mauvais cholestérol et les antioxydants qu’elle renferme.

Huile de palme ou beurre ?

Contrairement à l’huile de palme qui est d’origine végétale, le beurre est une matière grasse provenant du règne animal. Dans le beurre, l’on recense environ 63 % d’acides gras saturés favorisant les problèmes cardiovasculaires contre 50 % dans l’huile de palme. En termes d’apports caloriques, 100 g d’huile de palme génère 885 Kcal tandis que 100 g de beurre confère 760 Kcal. Pour la cuisson des aliments, l’on opte plus volontiers pour l’huile de palme qui tient mieux. Pour une consommation crue, l’on privilégie le beurre.

Les produits qui contiennent de l’huile de palme

La présence d’huile de palme dans un aliment ainsi que la procédure d’hydrogénation doit être obligatoirement mentionnée sur l’étiquette d’un produit. Comme énoncé auparavant, il s’agit de l’huile la plus consommée au monde. Voilà pourquoi on la retrouve dans presque tous les aliments issus de marques célèbres ou non et consommés au quotidien.

Les produits apéritifs, les biscottes, les bouillons, les céréales du petit-déjeuner, les confiseries, les desserts, les pâtes à tartiner, les produits de boulangerie (pains au lait, brioches, pâte à pizza, etc.), les fromages, les plats préparés (lasagnes, gnocchis, brochettes, etc.), les produits surgelés (frites, tortellini, pommes sautées, etc.), les sauces (béchamel, curry, tartare, etc.), les aliments pour bébé, les boissons, les margarines et les produits d’hygiènes (dentifrices, crème pour le corps, savons, shampooings, produits d’entretien, etc.) contiennent tous de l’huile de palme.

Clément est Diététicien Nutritionniste de formation, diplômé d'état d'un BTS Diététique et d'une licence de Nutritionniste Chargé de Projet en Nutrition Humaine de l'Ecole Diététique & Nutrition Humaine. Il a mis en place une activité de consultations diététiques afin d'aider les personnes souhaitant perdre du poids et ayant des troubles du comportement alimentaire. / Plus d'infos / Linkedin