En France, le lait est un produit omniprésent au quotidien. Surtout consommé au petit-déjeuner, il intègre également différentes recettes du déjeuner. Toutefois, ces dernières années ont vu décroître le taux de consommation de lait dans l’Hexagone. En effet, alors qu’il était considéré comme un aliment complet, le lait s’est progressivement attiré les foudres des consommateurs suite à des études scientifiques. De nombreux maux sont ainsi reprochés à ce produit qui, selon certains, cause plus de mal que de bien à l’organisme. Zoom sur les véritables effets du lait de vache sur la santé.
Consommer des produits laitiers, une habitude ancrée dans l’alimentation
Dès la naissance, l’être humain adopte l’habitude de boire quotidiennement du lait, à commencer par le lait maternel. Ce dernier, au vu des protéines et d’autres nutriments essentiels qu’il contient, est indispensable à la croissance d’un bébé. Une fois sevré, le corps humain n’a techniquement plus besoin de lait. Pourtant, le lait de vache est consommé quotidiennement, autant par les enfants que par les personnes d’âge adulte. Des campagnes menées par les industries laitières et soutenues par l’État, prônant la nécessité de consommer au quotidien trois à quatre laitages par jour, ont renforcé cette habitude alimentaire.
Toutefois, de nombreuses études réalisées au fil du temps ont progressivement mis en doute les effets bénéfiques du lait sur le corps. Cet aliment serait en réalité à risque. Cette remise en question radicale des bienfaits tant vantés du lait a commencé en 2007, quand Thierry Souccar a publié son ouvrage intitulé Lait, mensonge et propagande. Depuis, des avis divergents et contradictoires émergent de partout quant à la véritable place du lait dans l’alimentation.
Pourquoi boit-on du lait de vache et est-ce bon d’en boire ?
Le lait est souvent qualifié d’aliment indispensable dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée. Son principal intérêt repose sur sa teneur en calcium. Les diffusions massives des médias et les recommandations officielles faites par les organismes de santé considèrent sa consommation comme incontournable pour des os solides et un système immunitaire renforcé. En effet, étant une source de calcium remarquable, le lait satisfait largement les besoins du corps. En outre, ce produit trait de la vache est qualifié de complet. Vanté pour sa qualité nutritionnelle qui met en œuvre plus de 2 000 substances différentes, le lait a fini par s’imposer dans l’alimentation quotidienne de l’Homme. Par ailleurs, le ministère de la Santé recommande aux Français une consommation minimum de trois produits laitiers par jour pour rester en bonne santé. Pour sa part, la communauté scientifique ne cautionne pas ce caractère indispensable du lait au vu des résultats contradictoires d’études menées.
La place du lait dans les régimes alimentaires
Malgré le courant anti-lait qui se renforce depuis 2006, les régimes minceur qui prônent la consommation de lait sont nombreux. Alors qu’il est plutôt calorique, son apport avoisinant les 42 kcal/100 g soit plus de 100 kcal par verre de lait, sa capacité à favoriser l’élimination des kilos en trop a été démontrée. Selon une étude réalisée par l’American College of Nutrition dans les années 2000, le calcium influence positivement la perte de poids en stimulant l’oxydation des lipides. Le lait et les produits laitiers en étant riches, ils peuvent très bien accompagner un régime minceur. Néanmoins, comme le lait contient également beaucoup de lactose, le risque de prendre des kilos est également présent. Difficile à digérer, ce glucide spécial du lait peut provoquer des ballonnements. Il est donc important de bien choisir le lait à consommer, en privilégiant notamment la version demi-écrémée, moins calorique. Varier les plaisirs en se tournant vers d’autres types de lait sans lactose (lait de soja, lait d’avoine, lait de coco) est également une idée intéressante.
Les bienfaits du lait pour la santé : un aliment anti-diabète ?
Malgré la polémique soulevant les risques liés à la consommation du lait, ce dernier a bel et bien des bienfaits pour la santé. Sa qualité nutritionnelle remarquable en fait un aliment aux vertus multiples. En effet, le lait est bon à consommer dans un régime anti-diabète. Selon le responsable du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille, Michel Lecerf, le lait participe activement à la diminution des risques de diabète. D’un autre côté, des études finlandaises réalisées sur le sujet ont établi une corrélation entre la consommation fréquente de lait et l’augmentation des cas de diabète de type 1. Cette démonstration scientifique sert principalement de base aux avis qui dénoncent le lait en tant que facteur du diabète. L’Anses conserve quant à elle son hypothèse selon laquelle la consommation journalière de produits laitiers assure une diminution de 10% des risques de développer une insulinodépendance.
Le lait, source de calcium
Fait indéniable, le lait est une excellente source de calcium dans l’alimentation, sans pour autant être la seule. Ce nutriment, présent en grande quantité dans l’organisme, sert principalement à constituer et à renforcer les os. De ce fait, il est nécessaire d’en ingérer suffisamment tous les jours pour éviter une carence. En effet, un manque de calcium dans l’organisme constitue un facteur potentiel d’ostéoporose, une maladie des os qui favorise les fractures. Pour prévenir l’apparition de cette pathologie, il est essentiel d’intégrer une source fiable de calcium dans le régime alimentaire. Comme le lait apporte jusqu’à 1 200 mg de calcium par litre, il remplit largement cette condition.
Un aliment riche en nutriments
Malgré ses nombreux détracteurs, force est de constater que le lait est un aliment complet. Concrètement, une telle catégorie d’aliments n’existe pas. De ce fait, une reformulation s’impose pour qualifier le lait d’aliment le plus complet qui existe dans la nature. Bon pour la croissance et le renforcement des os et des dents, il apporte en outre toute une variété de nutriments indispensables à l’organisme. Le lait entier de vache est un véritable concentré de :
- Protéines (3,15 g par 100 g) ;
- Lipides (3,25 g), majoritairement des acides gras saturés ;
- Glucides (4,8 g), dont les lactoses ;
- Vitamines : A, D, B1, B2, B3, B5, B9 (acide folique), B12, D et PP ;
- Minéraux : calcium, potassium, magnésium, phosphore, zinc.
Il est important de noter que le lait est un aliment gras. Il est particulièrement riche en acides gras saturés, connus pour favoriser les risques de maladies cardiovasculaires. Environ 70% des lipides contenus dans le lait sont saturés, un apport préjudiciable pour le taux sanguin de mauvais cholestérol. Par ailleurs, ce produit animal est très pauvre en antioxydants et ne contient pas d’oméga, des acides gras indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Dans tous les cas, le lait reste une bonne source de calcium et de vitamine D.
Les dangers et méfaits du lait
Ces dernières années, de plus en plus de chercheurs s’intéressent aux dangers que pourrait représenter le lait de vache sur la santé. La situation est telle que la consommation de lait chez les Français a drastiquement baissé de 20 % depuis 2003. Cette décroissance progressive continue, impactant le chiffre d’affaires des grandes industries laitières auxquelles les inconvénients du lait mis en évidence sont loin de profiter. Depuis, le lait est acculé de tous les côtés, reproché d’être favorable à des maux, tels que l’ostéoporose, dont il est pourtant censé prévenir les effets. Des liens entre la consommation de lait de vache et le cancer de la prostate peuvent également être établis selon le chef du service de cancérologie de la Pitié-Salpêtrière, le Professeur David Khayat. À cela s’ajoutent les problèmes d’indigestion alimentaire provoqués par l’intolérance aux lactoses.
Pourquoi les produits laitiers sont considérés mauvais pour la santé ?
Les études qui soulignent les méfaits du lait sur la santé se multiplient. D’après l’Anses, une grande quantité de lait et de produits laitiers consommée au quotidien augmenterait les risques de souffrir d’un cancer de la prostate. Cette possibilité serait notamment liée à l’abondance de « facteurs de croissance » dans le lait. Il s’agit d’une hormone de croissance produite par la vache et destinée à assurer une prise de poids conséquente aux veaux. D’un autre côté, la CNIEL (centre national interprofessionnel de l’économie laitière) réfute cette interprétation qui ne suffirait pas pour établir une conclusion concrète. En même temps, le lait est associé à la prévention du cancer du côlon, une propriété confirmée par l’Institut National du cancer dans un rapport datant de 2015.
Un autre effet négatif du lait sur la santé concernerait la maladie des os poreux. L’étude réalisée sur la population scandinave, dont l’apport en laitage est particulièrement élevé, a établi un lien direct entre la forte consommation de lait de vache et la hausse des risques de fractures osseuses. Pourtant, d’autres analyses ont mis en évidence un risque de fractures tout aussi élevé chez des enfants et des adultes qui ne boivent pas de lait. À ce stade, la majorité des résultats obtenus sont considérés comme des conclusions hâtives qui nécessitent davantage de recherches pour être reconnues.
À cela s’ajoute la teneur élevée en acides gras saturés qu’apporte le lait. Ces substances présentes dans les aliments gras d’origine animale sont des facteurs de maladies cardiovasculaires et d’hypercholestérolémie. Selon l’auteur Thierry Souccar, les produits laitiers sont potentiellement propices aux syndromes métaboliques. Néanmoins, ces risques sont surtout liés à une consommation excessive de lait. Dans une certaine mesure, cet aliment favorise la perte de poids et peut même réduire les risques de problèmes cardiaques, d’après le Professeur Michel Lecerf.
Des problèmes de digestion et d’inflammation liés au lait
Le lactose, sucre du lait, est une molécule difficile à digérer. Alors que certains développent une intolérance au gluten, d’autres sont intolérants au lactose. En effet, pour être assimilé par l’organisme, ce glucide requiert l’intervention d’une enzyme spécifique, la lactase. Pour des raisons génétiques et souvent héréditaires, la lactase est absente de l’organisme de certains individus, d’où l’incapacité à digérer cette substance caractéristique du lait de vache. Parallèlement, le lait apporte une autre substance considérée nocive. Il s’agit de la protéine appelée caséine. Cette dernière représente 82 % des protéines du lait de vache et est incompatible avec l’organisme humain. Elle est surtout destinée à la croissance des veaux. Difficile à digérer, la caséine s’accole à la paroi intestinale et provoque la synthèse d’anticorps qui génèrent des inflammations.
Remplacer le lait de vache : les alternatives possibles
Le lait prend différentes formes sur le marché. Comme le lait de vache fait l’objet d’une grande controverse, les autres types de lait peuvent s’avérer intéressants d’un point de vue nutritionnel. Le lait de brebis et le lait de chèvre sont notamment mis en avant pour leur intérêt nutritionnel. Autrement, les boissons végétales telles que le lait de soja ou le lait d’amande possèdent également des propriétés nutritives intéressantes.
Le lait sans lactose
Pour les intolérants au lactose, il n’est pas nécessaire de bannir définitivement le lait de l’alimentation. À la place, un rééquilibrage alimentaire adapté est conseillé. Plutôt que de consommer du lait de vache classique, le lait sans lactose peut s’avérer avantageux. Les problèmes d’indigestion en moins, le lait délactosé apporte du calcium et des vitamines à l’organisme. Un régime sans lactose n’est recommandé qu’en cas d’intolérance avérée. Autrement, il n’est pas indispensable de s’en passer.
Les laits végétaux
D’un point de vue digestibilité, les laits d’origine animale ne sont pas faciles à assimiler par l’organisme. Partant de l’idée que le lait de vache peut s’avérer néfaste pour l’organisme, un nombre croissant de consommateurs préfère acheter des boissons végétales. Entre le lait d’amande, de soja, de noix et de coco, le choix ne dépend que des goûts de chacun. En général, les laits végétaux sont exempts de lactose. De plus, ils ne contiennent pas de mauvais cholestérol. Toutefois, d’un point de vue apport en protéines, le lait de vache et les laits végétaux ne sont pas comparables. Néanmoins, il est tout à fait possible de compenser en associant les boissons végétales à d’autres produits animaux riches en protéines (œufs, viandes, poissons, produits laitiers).