Au nombre de deux et pas plus grosses qu’une noix, les glandes surrénales surmontent chaque rein. Jouant un rôle dans la synthèse des hormones et dans leur diffusion dans le sang, elles aident aussi l’organisme à gérer le stress. Les glandes surrénales peuvent parfois être affectées par certaines pathologies ou être fortement sollicitées, engendrant l’apparition de différents symptômes comme une prise de poids ou la fatigue. Tour d’horizon.
Quelles sont les fonctions des glandes surrénales ?
Les glandes surrénales se situent chacune sur la partie supérieure externe d’un rein. Elles sont constituées de deux glandes reliées naturellement. Lors de la découpe transversale d’une glande surrénale, la zone périphérique est constituée d’une couche externe jaunâtre et assez ferme. Il s’agit du cortex surrénalien ou corticosurrénal. Le centre est en revanche de couleur rouge et est particulièrement vascularisé. Il s’agit de la médullosurrénale. Il faut savoir que ces deux parties des glandes surrénales ont chacune des fonctions différentes.
Rôles de la corticosurrénale
La corticosurrénale constituant la couche externe des glandes surrénales produit différentes catégories d’hormones :
- Hormones minéralocorticoïdes (production d’aldostérone) ;
- Hormones glucocorticoöides (production de corticostérone et de cortisol) ;
- Androgènes surrénaliens, des hormones produites également par les ovaires et les testicules.
Ces hormones jouent différents rôles dans l’organisme comme la régulation du métabolisme, la distribution des protéines, des glucides ou encore des lipides. Par ailleurs, certaines de ces hormones interviennent dans la reproduction et les fonctions sexuelles.
Rôles de la médullosurrénale
La partie centrale des glandes surrénales est constituée de cellules appelées chromaffines. Ce noyau central agit sur la production d’adrénaline et de noradrénaline. Ces hormones remplissent différentes fonctions, notamment la stimulation des récepteurs nerveux ainsi que la défense contre les agressions extérieures. Par ailleurs, elles agissent aussi sur le système vasculaire.
Comment savoir si nos glandes surrénales fonctionnent bien ? Les symptômes révélateurs
Dans certains cas, les glandes surrénales peuvent souffrir d’un dysfonctionnement. Cela peut engendrer l’apparition de problèmes de santé plus ou moins sérieux. En effet, certains patients souffrant de pathologies et de problèmes au niveau des glandes surrénales voient leur vie complètement chamboulée. Il est possible que les conséquences de ce dysfonctionnement requièrent l’arrêt du travail pendant plusieurs mois, voire des années.
Comment diagnostiquer une fatigue surrénale ?
Les glandes surrénales ne sont pas à l’abri d’un souci de santé. Elles sont alors à l’origine de différents phénomènes, notamment la fatigue surrénale. En cas de stress chronique, les glandes surrénales peuvent en effet devenir inefficaces. Une prise en charge est dans ce cas nécessaire. Différents facteurs favorisent le dysfonctionnement :
- Un état de stress prolongé ou chronique ;
- La pollution ;
- Des expériences stressantes (soucis financiers, divorce, etc.) ;
- Un traumatisme émotionnel ;
- L’exposition régulière aux toxines environnementales ;
- Une alimentation déséquilibrée ;
- Le manque de sommeil ;
- Les pensées négatives ;
- La sédentarité ;
- Etc.
Lorsqu’une personne souffre de fatigue surrénale, cela implique la baisse de production d’hormones par les glandes surrénales. Ce phénomène provoque une baisse progressive de l’énergie du corps se manifestant par différents symptômes :
- Faiblesse et douleurs musculaires;
- Fatigue dès le matin, même après une bonne nuit de sommeil ;
- Fatigue chronique ;
- Problèmes de concentration ;
- Difficulté à s’endormir ou au contraire à se réveiller ;
- Dépression ;
- Envie irrépressible de manger des aliments très salés ou très sucrés ;
- Baisse de la libido ;
- Chute de cheveux ;
- Irritabilité ;
- Perte osseuse ;
- Dysfonctionnement de la glande thyroïde;
- Baisse de tension artérielle ;
- Etc.
À noter qu’en fonction des causes, un dysfonctionnement des glandes surrénales peut aussi être à l’origine d’une perte ou d’une prise de poids inexpliquée. Pour diagnostiquer un dysfonctionnement des glandes surrénales, un examen clinique est généralement effectué par le médecin. Pour cela, ce dernier procède à un interrogatoire portant sur les symptômes ressentis. Le médecin peut aussi demander des examens urinaires et sanguins permettant d’analyser le taux de certaines hormones dans l’organisme.
Glandes surrénales épuisées : certaines maladies en cause
L’épuisement des glandes surrénales résulte généralement de leur dysfonctionnement. Outre le stress, certaines maladies peuvent aussi dérégler leur fonctionnement comme :
- Les pathologies impliquant un hypofonctionnement de la cortico-surrénale : insuffisance surrénale lente (maladie d’Addison) et insuffisance surrénale aiguë.
- Les maladies provoquées par l’hyperfonctionnement de la cortico-surrénale : maladie de Cushing, syndromes d’hypercorticisme, syndrome de Conn.
- Les phéochromocytomes, tumeurs secrétant anormalement de l’adrénaline et de la noradrénaline.
Outre ces maladies, d’autres pathologies peuvent contribuer à altérer le bon fonctionnement des glandes surrénales comme un AVC ou le cancer.
Qu’est-ce que la maladie de Cushing ?
Constituant l’une des formes du syndrome de Cushing, la maladie de Cushing figure parmi les troubles entraînant un dysfonctionnement des glandes surrénales. Il s’agit d’une affection rare provoquée par une tumeur bénigne au niveau de l’hypophyse provoquant un excès de production d’hormones corticostéroïdes par les glandes surrénales. Il faut préciser qu’une hormone appelée ACTH (hormone corticotrope) produite par l’hypophyse contrôle la sécrétion du cortisol. La présence d’un adénome au niveau de l’hypophyse engendre une surproduction d’ACTH favorisant à son tour la fabrication en excès de cortisol par les glandes surrénales.
À noter que lorsque l’organisme est soumis à un excès de corticoïdes naturels ou synthétiques, il ne s’agit pas forcément de la maladie de Cushing. En effet, il peut s’agir du syndrome de Cushing causé par la présence de nodules surrénaliens provoquant une sécrétion excessive de cortisol ou d’une tumeur endocrine en dehors de l’hypophyse (les organes touchés se mettent à produire de l’ACTH). Un traitement anti-inflammatoire par corticostéroïdes constitue une autre cause possible du syndrome de Cushing.
Fatigue chronique et prise de poids au niveau du ventre : des symptômes de la maladie de Cushing
Un excès de cortisol provoque l’apparition de différents symptômes au fil du temps. Il convient de noter que la modification de l’apparence physique et la prise de poids occasionnées par l’exposition prolongée aux hormones corticostéroïdes constituent les signes les plus caractéristiques de cette maladie. La prise de poids touche principalement le haut du corps à cause d’un excès de graisse qui s’y accumule (abdomen, cou, visage bouffi). D’autres signes peuvent aussi survenir :
- Baisse, voire perte, des performances physiques et fatigue ;
- Diminution de la force et fonte de la masse musculaire (au niveau des bras et des jambes) ;
- Fragilité osseuse (tassement vertébral précoce, fractures spontanées ou fréquentes) ;
- Affinement de la peau provoquant l’apparition d’hématome et des difficultés de cicatrisation ;
- Apparition de vergetures pourpres sur le thorax et l’abdomen ;
- Pilosité excessive ;
- Troubles du sommeil ;
- Etc.
Pourquoi le cortisol peut être à l’origine d’une prise de poids ?
Secrété à une dose faible et contrôlée, le cortisol est bénéfique pour l’organisme. En revanche, lorsque la production est à la fois excessive et chronique, cela altère le système immunitaire et l’état de santé en général. Par ailleurs, un excès de cortisol produit des effets sur le poids. Une sécrétion abusive épuise progressivement les glandes corticosurrénales et provoque différents troubles métaboliques et organiques. Un embonpoint abdominal constitue notamment l’un des signes d’un excès de cortisol. Il faut noter qu’une personne en état de stress chronique devient rapidement hyperinsulinémique. Cela provoque la libération excessive de cortisol. Ce dernier stimule un peptide appelé neuropeptide Y provoquant la prise de poids, notamment en :
- Agissant sur la production d’insuline et réduit sa sensibilité favorisant l’accumulation de graisses constituant des réserves d’énergie pour le cortisol ;
- Envoyant des signaux au cerveau pour augmenter l’envie d’aliments associés au plaisir (gras, sucre, etc.) et en favorisant la prise alimentaire ;
- Stimulant la lipoprotéine permettant l’accumulation de graisses;
- Contrant les effets de la leptine favorisant la satiété et boostant le métabolisme (les personnes souffrant d’obésité ont développé une résistance à la leptine favorisant un excès de neuropeptide Y) ;
- Interférant avec l’hormone de croissance, essentielle pour maintenir la masse musculaire, favorisant ainsi une perte de muscles et une accumulation d’amas de graisses.
Par ailleurs, il faut savoir que le corps emmagasine les réserves d’énergie nécessaires pour produire de l’adrénaline et du cortisol sous forme de tissus adipeux autour de la taille. Le cortisol puise dans ces graisses constituant des réserves d’énergie pour les transformer en sucre.
Traitement : peut-on guérir de la maladie de Cushing ?
En ce qui concerne le traitement de la maladie de Cushing, l’ablation de l’adénome présent au niveau de l’hypophyse à l’origine de l’hypersécrétion d’ACTH est souvent préconisée par les médecins. Le but de cette opération, délicate, mais occasionnant peu de traumatisme, est d’atteindre l’hypophyse en insérant un endoscope dans la narine. Il faut savoir que dans la majorité des cas, l’ablation de l’adénome hypophysaire permet une rémission totale lorsque la tumeur est bien repérée. En revanche, lorsque cette dernière est trop petite et difficilement repérable, la récidive est possible. Dans ce cas, une nouvelle opération ou une radiothérapie peut être nécessaire.
Une fois l’ablation de l’adénome finalisée, un suivi médical est indispensable. En effet, après l’opération le patient peut souffrir d’un taux anormalement bas d’hormones thyroïdiennes et sexuelles, et de cortisol.
Comment stimuler naturellement les glandes surrénales ?
Pour assurer le bon fonctionnement des glandes surrénales, il est important de les préserver. Les patients souffrant de fatigue surrénale et autres dysfonctionnements peuvent les stimuler naturellement grâce aux conseils suivants. À noter que le traitement s’effectue au cas par cas dans le cas où le dysfonctionnement des glandes surrénales est occasionné par une maladie.
Booster son énergie avec la respiration rénale
Pour lutter contre le stress et la fatigue, la respiration rénale est efficace. À réaliser 3 à 5 fois par jour, elle se pratique comme suit :
- S’asseoir sur une chaise et se pencher en avant en plaçant ses mains à plat au niveau des reins;
- Inspirer en essayant de gonfler la zone des reins ;
- Placer les mains à leur position de départ lors de l’expiration.
En effectuant cette respiration, il est possible de réaliser en même temps quelques percussions au niveau de la zone des glandes surrénales. Pour cela, il convient d’inspirer profondément, de réaliser des percussions douces avec les poings en gardant la souplesse des poignets, puis d’expirer.
Lutter contre le stress
Le stress figure est l’ennemi numéro un des glandes surrénales. La gestion quotidienne du stress est ainsi recommandée. Pour cela, il est par exemple conseillé de :
- Pratiquer régulièrement une activité physique ;
- Dormir au moins 8 heures par nuit ;
- S’adonner à des exercices de relaxation (yoga, massage, Spa, etc.) ;
- Pratiquer la méditation ;
- Profiter de l’instant présent ;
- Recourir à la médecine alternative ;
- Etc.
Adopter un régime alimentaire sain et équilibré
L’adoption d’une bonne hygiène de vie constitue l’une des meilleures façons de lutter contre les troubles générés par le dysfonctionnement des glandes surrénales. Cela inclut entre autres l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée. Pour cela, il convient notamment de :
- Éviter de sauter un repas ;
- Manger beaucoup de fruits et de légumes ;
- Manger de tout en quantité adaptée ;
- Limiter les produits transformés et industriels de l’alimentation ;
- Limiter, la consommation de stimulants (alcool, café, boissons gazeuses, etc.) ;
- Boire beaucoup d’eau (au moins 1,5 l d’eau par jour) ;
- Faire des collation si on ressent des sensations de faim ;
- Etc.
Booster son énergie avec des plantes adaptogènes
Pour améliorer les défenses de l’organisme contre les agents de stress, la consommation de plantes adaptogènes est recommandée. Le gingembre et le ginseng sont notamment conseillés en cas de stress chronique. Ces plantes adaptogènes facilitent la reprise des forces et la tonification de l’organisme épuisé. D’autres espèces agissent aussi sur le stress comme le basilic sacré, l’ashwagandha ou encore l’astragale. À noter que le recours aux plantes adaptogènes doit se faire sous la surveillance d’un phytothérapeute ou d’un naturopathe. En effet, seul un spécialiste est en mesure d’indiquer la posologie adaptée aux besoins de chaque patient.