Grâce à sa particularité à absorber les rayons ultraviolets, le dioxyde de titane est un élément essentiel dans la production de nombreux produits pharmaceutiques et cosmétiques. Il est également indispensable dans la production de certains produits alimentaires. Le point sur cet additif.
Qu’est-ce que le dioxyde de titane (E171) ?
Également appelé E171, le dioxyde de titane est une substance résultant de la combinaison de l’oxygène (O2) et du titane (Ti), d’où sa formule chimique TiO2. Il est utilisé sous forme de poudre à des fins d’intensification de la brillance des produits alimentaires ou des fins de blanchissement. Il se prête également à de multiples usages, entre autres dans les secteurs alimentaires, textiles, bâtiment, etc. De ce fait, le dioxyde de titane intègre une grande variété de produits finis comme les cosmétiques, les peintures, les médicaments, les produits de constructions (bâtiments et travaux publics), les dentifrices, etc.
Dioxyde de titane (TiO2) : où trouver cet additif ?
Selon la SCF (Société chimique de France), les principaux gisements de dioxyde de titane (E171) se trouvent au Brésil, au Canada, en Chine et en Australie. Ce composé chimique peut également être obtenu dans des minerais de rutile et d’ilménite.
À titre d’information, le registre de déclaration annuelle des nanomatériaux en France indique que plus de 10 000 tonnes de TiO2 sont produites chaque année.
Quel aliment contient du dioxyde de titane (CI 77891) ?
L’industrie alimentaire utilise le dioxyde de titane en tant que colorant sous forme de nanoparticules. De ce fait, cet additif est présent dans une grande variété de produits alimentaires comme :
- Les bonbons ;
- Les chocolats ;
- Les chewing-gums ;
- Les sauces d’assaisonnement ;
- Les plats préparés ;
- Les céréales pour petit-déjeuner ;
- Les gâteaux ;
- Les desserts glacés ;
- Les compléments alimentaires ;
Est-ce que le dioxyde de titane présente un danger pour la santé ?
L’omniprésence du dioxyde de titane dans la majorité des produits industriels est l’une des préoccupations des scientifiques. Selon eux, une exposition par voie respiratoire au TiO2 risque d’engendrer une surcharge pulmonaire et une réaction inflammatoire du fait de ses propriétés physico-chimiques. Les données analysées par l’Anses démontrent également que cet additif favorise la croissance de tumeurs malignes chez le rat après une exposition par inhalation.
Pour que le dioxyde de titane soit considéré comme cancérigène, il faut un niveau de preuve suffisant en rapport avec l’animal au vu des données expérimentales. Toutefois, le caractère cancérogène du TiO2 reste un sujet de débat du fait que les études épidémiologiques disponibles connaissent des limites méthodologiques. De ce fait, ces études ne peuvent ni valider ni invalider l’ensemble des données. En attendant une meilleure caractérisation des risques du dioxyde de titane, l’Anses renouvelle ses recommandations générales sur les nanomatériaux visant à limiter l’exposition des consommateurs et des travailleurs.
Face à ces confusions, l’Anses s’adresse à l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) pour classer le TiO2 en tant que substance cancérogène de catégorie 1B par inhalation dans le cadre du règlement CLP relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances chimiques et des mélanges. Ainsi, le comité d’évaluation des risques de l’ECHA a conclu que le dioxyde de titane est considéré comme cancérogène chez l’Homme de catégorie 2 par inhalation.
L’Anses a également été chargée de définir une VTR chronique par inhalation (exposition par voie respiratoire) pour le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire (TiO2-NP). Suite à une analyse approfondie des données de toxicité disponibles, l’Agence recommande une VTR chronique par inhalation de 0,12 µg.m-3 pour la forme P25 du TiO2-NP. À noter qu’il s’agit de la première VTR destinée à un nanomatériau en France.
Le dioxyde de titane dans les cosmétiques : un autre danger pour la santé
Le dioxyde de titane se démarque par son pouvoir colorant et sa capacité à absorber les rayons UV. Grâce à cette particularité, les industriels l’utilisent dans une grande variété de produits cosmétiques (crèmes solaires, produits de maquillage, etc.) sous la forme de nanoparticules. Cependant, la présence de nanoparticules de TiO2 dans les cosmétiques inquiète les scientifiques du fait de leur taille microscopique (1 000 fois plus petite qu’un cheveu). En effet, ils craignent que les nanoparticules passent à travers la peau. Or, le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) a récemment classé le dioxyde de titane parmi les substances cancérogènes. De ce fait, l’utilisation du TiO2 sous forme de nanomatériaux devient interdite dans les aérosols et les produits présentant un risque potentiel d’inhalation.
À titre d’infirmation, la Commission européenne s’est adressée à l’AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments) pour vérifier s’il est nécessaire de réévaluer les risques et les effets du dioxyde de titane en tant qu’additif. Après réflexion, l’EFSA a finalement renoncé à cette tâche.
Pourquoi ajouter du dioxyde de titane dans les médicaments ?
Le dioxyde de titane intervient dans la fabrication de produits pharmaceutiques. En plus d’être un élément clé de nombreux produits alimentaires et industriels, son rôle dans le secteur pharmaceutique est important. En effet, il répond aux normes de sécurité les plus strictes en matière de médicaments, en particulier celles exigées par la pharmacopée européenne, japonaise et américaine. De plus, le TiO2 est un additif alimentaire connu sous la référence E171. De ce fait, les fabricants de produits pharmaceutiques doivent se conformer aux normes en vigueur en matière d’additifs alimentaires, plus précisément celles prévues par l’AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments).
Le dioxyde de titane occupe une place importante dans le cycle de vie des médicaments, qu’il s’agisse de faciliter leur usage ou de protéger leurs composants. En quelques années, les chercheurs ont pu exploiter les propriétés exceptionnelles de ce minéral. En voici quelques exemples :
- Un pigment blanc unique
Grâce à son pouvoir colorant, le TiO2 permet aux professionnels de santé de reconnaître facilement les comprimés. Cette particularité est également bénéfique pour les personnes malvoyantes.
- Un revêtement protecteur
Le TiO2 joue un rôle protecteur en préservant l’efficacité et la qualité des ingrédients actifs des médicaments. Il contribue également à prolonger leur durée de conservation. Enfin, le dioxyde de titane protège les composants photosensibles, c’est-à-dire les éléments susceptibles d’être altérés par la lumière ainsi que les ingrédients pouvant être détériorés par les rayons UV.
- Un agent conservateur
Grâce à sa capacité à absorber les rayons UV et à réfracter la lumière, le dioxyde de titane contribue à optimiser la durée de conservation des médicaments et à empêcher toute dégradation due à la chaleur, l’humidité ou la lumière.
Quels sont les avantages de privilégier les dentifrices sans dioxyde de titane ?
Depuis le 1er janvier 2020, le gouvernement français a décidé l’arrêt de production des dentifrices à base de TiO2. Selon les chercheurs, les nanoparticules de dioxyde de titane ont un impact sur la santé. L’INRA (Institut national de la recherche agronomique) affirme également que cet additif favorise la croissance de lésions colorectales précancéreuses. De son côté, l’EFSA (l’Autorité européenne de la sécurité des aliments) considère que le TiO2 n’est pas de nature à entraîner un risque sanitaire.
Face à ces incertitudes, le gouvernement a annoncé sa décision par mesure de précaution, alors que les effets négatifs du dioxyde de titane faisaient l’objet d’un débat depuis plusieurs mois.
Le dioxyde de titane interdit dans les produits alimentaires ?
En raison de l’insuffisance de données sur la toxicité du TiO2, le gouvernement français a également pris la décision d’interdire l’utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires. Cette mesure résulte d’une série de revirements : l’interdiction du TiO2 dans les produits alimentaires a été prévue par la loi alors que le gouvernement souhaitait signer le décret d’application. Sous la pression d’un collectif d’associations, le ministre de l’Économie a promis une interdiction ayant pris effet depuis le 1er janvier 2020.
La raison d’une telle décision vient du fait que le TiO2 est couramment utilisé sous forme de nanoparticules, une taille lui conférant des propriétés toxiques et cancérogènes. Conscient des effets néfastes du dioxyde de titane, le gouvernement français a interdit son utilisation dans certains cosmétiques et plus de 4 000 médicaments par la même occasion.
Cependant, le manque de données devient problématique, puisque les recherches sur les nanoparticules sont complexes. Dans ces conditions, il n’est pas possible de fixer une dose journalière admissible permettant d’encadrer l’utilisation de l’additif et de déterminer le risque encouru.
Que manger si les produits alimentaires à base de TiO2 sont interdits par la loi ?
À part le TiO2, les produits alimentaires contiennent d’autres additifs pouvant avoir un impact sur la santé. De ce fait, une alimentation saine et équilibrée est à privilégier pour rester en forme. L’objectif est de satisfaire les besoins en nutriments en consommant suffisamment de nourriture à chaque repas. En pratique, il faut varier les aliments pour obtenir les nutriments essentiels au bon fonctionnement l’organisme (protéines, glucides, lipides, vitamines, etc.). Voici les aliments les mieux conseillés :
- Les produits laitiers ;
- Les viandes ;
- Les poissons ;
- Les fruits ;
- Les légumes ;
- Les céréales ;
- Les boissons.
Pourquoi opter pour une crème solaire sans dioxyde de titane ?
Il est conseillé de boire de l’eau régulièrement pour hydrater la peau. En cas de forte chaleur, l’utilisation d’une crème solaire est de mise. Cependant, il ne suffit pas de choisir n’importe quelle marque. En effet, certaines crèmes solaires contiennent des nanoparticules de TiO2 pouvant pénétrer à travers la peau du fait de leur taille microscopique. De plus, comme indiqué précédemment, ces nanoparticules sont classées cancérogènes et toxiques pour l’organisme. De ce fait, privilégier des produits sans dioxyde de titane est une alternative sûre pour éviter toute complication.
Pour les distinguer, il suffit de vérifier si l’étiquette indique ou non la mention « nano ». Dans le cas des crèmes solaires bio, il faut faire preuve de vigilance, car la présence des nanoparticules n’est interdite que lorsqu’elles mesurent moins de 100 nanomètres. Pour être sûr de choisir le bon produit, il est conseillé d’opter pour une crème solaire à effet blanc, c’est-à-dire qui laisse des traces blanches en l’appliquant sur la peau.